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Les femmes aussi sont aptes aux missions Les femmes aussi sont aptes aux missions de remplacement

En Bretagne, le groupement d'employeurs Sdaec oeuvre pour une meilleure acceptation des femmes comme salariées de remplacement.

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« Nous avons élaboré un guide d'astuces pour contourner les difficultés physiques », expliquent Jean-Yves Milbeau, Sylvie Clec'h-Ropers et Dominique Le Dantec, administrateur au Sdaec (de gauche à droite).

 

En 2010, en Bretagne, un tiers des personnes travaillant en agriculture sont des femmes, notamment des chefs d'exploitations. Les effectifs de salariées permanentes progressent aussi, même si elles ne représentent que 15 % en lait et 17 % en porc (1).

« Les choses évoluent mais c'est un travail de longue haleine, affirme Sylvie le Clec'h-Ropers, directrice du Sdaec, service de remplacement des exploitants qui existe depuis 1977. Il y a encore des réticences à embaucher des femmes, surtout chez les producteurs laitiers. Les idées reçues ont la peau dure. »

« Changer les habitudes prend du temps », confirme Jean-Yves Milbeau, président du Sdaec.

« Lorsque je suis arrivée il y a quinze ans, les femmes n'atteignaient pas le stade de l'entretien, se souvient Sylvie. On a commencé par féminiser l'effectif et donner une place aux femmes dans les instances, au service du personnel.

En parallèle, nous avons travaillé sur la professionnalisation de tous nos salariés pour les fidéliser. Nous avons mis en place du tutorat d'entreprise : les plus anciens étaient chargés de transmettre leur savoir-faire aux nouveaux et créer du lien. »

« Nous avons la chance de nous appuyer sur un conseil d'administration mixte et un président sensible aux questions d'égalité, poursuit la directrice. Nous avons informé nos adhérents.

Le personnel a été formé sur le bon argumentaire : quelle est la mission ? Quelles sont les compétences exigées ? En quoi une femme pose un souci ? Nous restons dans le champ du droit : la non-discrimination au travail. »

Le prétexte du matériel rejeté

Le travail physique, l'utilisation du matériel restent encore des prétextes pour refuser une femme. Des excuses de moins en moins crédibles avec les nouvelles technologies : « La désileuse-pailleuse de dernier cri handicape moins la salariée qu'un défaut de contention dans un parc d'animaux. »

Toutes ces pratiques ont été formalisées par la signature d'un contrat d'égalité professionnelle homme-femme avec l'Etat en 2008. « C'est une démarche volontariste qui rend celles en faveur de l'égalité professionnelle plus visibles », estime le président.

Grâce à ce contrat, les salariées du Sdaec ont élaboré un guide de trucs et astuces pour contourner les difficultés physiques sur les exploitations. Il s'avère utile pour tout le monde.

_____

(1) Recensement agricole.

21 femmes

Le Sdaec rayonne sur les Côtes-d'Armor, le Finistère et l'Ille-et-Vilaine, avec 5.500 adhérents, 195 salariés-équivalent temps plein, dont 21 femmes. 

 

Témoin : NADINE BÉCEL, salariée du Sdaec depuis huit ans

 

« Rassurer l'exploitant qui me confie son outil de travail »

« J'ai réalisé ma première mission lors d'un remplacement de congé de maternité en 2003. Malgré mon expérience et mon BTS en alternance, j'avais beaucoup d'appréhension les jours précédents. Au final, tout s'est bien déroulé.

Je comprends que ce soit difficile pour certains agriculteurs de confier leur outil de travail. J'essaie de mettre tous les atouts de mon côté : prise de contact quelques jours avant la mission, arrivée à l'heure avec toutes mes affaires (bottes, cotte), prise de notes lors de la prévisite...

Ces détails contribuent à rassurer les éleveurs. Huit ans après, je n'hésite pas à poser des questions pour être sûre d'avoir tout compris. Quand ils sont en confiance, ils demandent notre avis sur des points particuliers : nous avons un regard nouveau sur l'exploitation. »

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